Le goéland
Un rien aristocrate, il a la tête haute,
En habit soyeux, avec le torse bombé,
Son port marin le fait noble prince argonaute
En bel oiseau de mer épris de liberté.
Battant l’azur de ses ailes couleur de jais,
Cassées dans l’éther comme de noirs boomerangs,
Il toise la vague émue de ses ricochets,
Qui joue avec son poitrail d’un blanc éclatant.
Chevalier dans l’âme, ayant pris possession
De la proue d’un bateau: l’on dirait un grand duc
Imperturbable il attend la dépression
Qui peut-être ravivera le vent caduque.
Escorteur par des mers australes et hostiles.
Compagnon qui pour un temps fidèle sera
Garant de quelque marin solitaire habile...
Jusqu’à le saluer et reprendre ses droits.
RHD