SAPERLOTTE

Les loges de la médiocratie.

C'est un fait,

le monde dans lequel nous baignons tend à idéaliser les individus médiocres.

A contrario, ceux qui se distinguent par une certaine hauteur de vue, une solide culture

ou encore une capacité à changer les choses sont moqués et mis sur la touche.

Pour réussir aujourd'hui, il ne faut surtout pas voir plus loin que son nombril. L'idée

serait donc d'adhérer à l'anarchisme râleur du désordre établi. Ce qu'on appelle, avec

un rictus complice, «jouer le jeu» et revient en fait à se soumettre à des formats et à

des idéologies qu'on devrait pourtant remettre en question. La médiocratie incite donc

à se congratuler entre gens médiocres, et à considérer comme impropres toutes

directives qui n'émane pas de soi-même.

Pour vivres heureux soyons absurdes!

Le talent n'est plus essentiel pour réussir...

La savoir-vivre en société suppose aujourd'hui d'avoir parfaitement intériorisé les

gabarits sociaux qui nous sont imposés à la naissance... quand bien ce système

favoriserait constamment et presque exclusivement, la médiocrité!

Et vive la courte vue !

      Nous vivons une période de mesidentité qui nécessite d’opter pour la bassesse roturienne qui est de mise si l’on souhaite, sinon qu’être entendu, au moins garder le sentiment d’exister pour quelqu’une ou quelqu’un.

En l’occurrence, si l’on dispose d’une faculté de penser bien structurée, exigeante et pure, car non dictée par des médias menteurs, l’on se rend compte que cette gesticulation assortie d'effets d'annonce qu'on observe jusqu'aux plus hauts sommets engendre moult Infox, Fake news, faits alternatifs, et autre post-vérité… et que ceci en dit long sur la crise de médiocrité que nous traversons !

La mise au ban « pour compétence déloyale » à souvent entraîné un gâchis d’idée dans lequel se vautre le non-sens moral et le désintérêt pour ce qui est juste. Ainsi, l’artiste sensé ne ressentira aucun plaisir à travailler et s'améliorer si l’on n’a pas pour but de le laisser se montrer inventif. Sans parler du dégoût pour certains médiats qui se produit en lui à la lecture d’onctions pommadesques qui, bien que s’adressant à d’autres, vont bien au-delà des seules logiques de la fausseté.

En ce sens, côté littérature, si des gens s’échinent à mieux faire que ce qu'on leur demande, il arrive que leurs compétences énervent les plus démunis qui alors, n’ont d’autre ressource que de les ignorer, voire les tourner en dérision. Pour preuve, l'écho muet que rencontre un récit, un poème, ou même une courte nouvelle, tous de bonne qualité, et qui témoigne bien, s’il en fut utile, de cette tendance à la médiocratie qui gangrène aujourd’hui l’art en général et donc aussi celui de l’écriture.

Les loges de la médiocratie.2

Le travail, tout comme l’honnêteté, ne paient plus vraiment .

De nos jours, toute personne qui souhaite progresser se retrouve contrainte tôt ou tard de se positionner sur un échiquier à la fois politique, social, et relationnel qui n'a que peu à voir avec sa vraie personnalité.

Alors, si un individu bien pistonné progresse un peu trop vite, ceci au risque de se retrouver à un poste qui dépasse ses compétences... il n’y a rien d’étonnant à ce que tôt ou tard les incompétents prennent le pouvoir...

Fort heureusement, les postes à responsabilité ne sont pas tous occupés par des incompétents... mais nombre de ces gens se soumettent cependant à des schémas absurdes ; ils font exactement ce que les plus fortunés leur demandent de faire : sans poser de questions embarrassantes, ni se soucier d'autre chose, pas plus que des modalités d'accéssion à la position sociale qu'ils visent.