Que retiendrons-nous de ce brouillon froissé ?
Bonjour,
la poésie libre, du moins il me semble, se révèle pour être de nos jours plus que jamais un style très prisé. Pourtant, ça n'est pas pour autant qu'elle est dénuée de subtilités! Alors, me suis-je pensé, ce serait bien d'en débattre ici-même... ne serait-ce que pour faire le point sur cette indispensable particularité .
Écrire une satire, mais ne pas ouïr
le temps qui furieusement l'étire.
Saisir son rêve à pleine conscience;
Prescience qu'un souffle imaginaire
Né d'hier, enivre de pieux souvenirs.
L'ire en bandoulière, cœur musette...
Musardent les jours qui s'égosillent
Et grésille notre étincelle de vie.
Que retiendrons-nous de ce brouillon froissé?
Fuite en avant, avenir intempérant;
Incantations d'un temps à qui l'on ment.
Indécences condescendantes qui hors portée
Faussent la note sommairement diésée
D'un Ré majeur au goût bien trop salé...
Vie, que me veux-tu dans ce monde expectoré?
Ta musique, je la connais de source innée!
Elle subsume à l'idée du souffle inachevé:
Symphonie embryonnaire d'un écho tunnel pathétique
Mythique passage affectant l'interligne d'une larme
Dépôt des armes d’amertume: baiser posthume.
RHD
Pour tenter d'expliquer en quoi peut consister l'écriture poètique libre, voyons ensemble quelques unes des subtilités dont je fais état. Pour ce faire, on va prendre pour exemple la première partie de texte qui, justement, n'est pas dénuée de sonorités:
Écrire une satire, mais ne pas ouïr
le temps qui furieusement l'étire.
Dans ce premier distique caché, le verbe "Écrire"est en résonance avec "Satire" "ouïr" & "étire"
Saisir son rêve à pleine conscience;
Prescience qu'un souffle imaginaire
Né d'hier, enivre de pieux souvenirs.
L'ire en bandoulière, cœur musette...
Ici nous retrouvons d'autres résonances: "conscience" & "Prescience" "imaginaire" & "Né d'hier" "souvenirs" & "L'ire"
Et puis il y a les "images" du genre
"bandoulière & musette"
ainsi que d'autres sonorités qui s'enchainent... etc.
Musardent les jours qui s'égosillent
Et grésille notre étincelle de vie.
Voilà donc pour la forme.
Quant au fond, il découle d'une idée bien vaste, si vaste que l'on peut s'y perdre. Bien quelle gravite autour de notre raison d'être. S'éspérant qu'entre entre casses gueule et papiers froissés, elle ne se résume pas à un seul essai, et qu'à l'autre bout du tunnel évoqué dans mon texte, mais aussi par les "revenants" de l'EMI dont je suis, il se trouve néanmoins "quelque chose"!